Dessins et
gouaches

de Philippe VERGOZ

exposés dans la longère de Lesmel

à partir de Plogonnec,
direction Saint-Albin, à 1,5km premier hameau à droite.

du dimanche 5 décembre au au dimanche 19 décembre 2004
lundi au vendredi : 16h00 - 18h00 / samedi dimanche : 14h00 - 18h00

Renseignements : 06 86 00 14 93


la longère de Lesmel

Philippe Vergoz
photos E. Bourgeau

Petits commentaires et grandes digressions, devant une image, au coin du feu ou près de l’assiette de lard… Recueillis sur le vif, le soir du vernissage [par Françoise].

Ça lui ressemble
Ils sont venus tous les deux. Elle : “C’est la première fois que je vois les dessins de Philippe. Ça lui ressemble, c’est un peu tortueux.” Moi : “ Tu veux dire torturé ?”. Elle : “Oui aussi, mais surtout tortueux”. Dixit le dictionnaire : “Tortueux : qui fait des tours et des détours…”, soit. Elle poursuit : “Mais c’est léger en même temps, presqu’aérien, on dirait que cette chose là vole… Oui ça lui ressemble vraiment.”
Un autre homme
“je suis surtout surpris, reconnaît-il. Tous ces pêcheurs, ces paniers de poissons, ces cales… Ce n’est pas le Philippe que je connaîs. Mais ça me plait. Enfin surtout les couleurs. Ce que j’aime le plus ce sont ces couleurs qui résonnent sur les pierres du mur, dans les lueurs des bougies… C’est beau. Mais je ne sais pas parler de la peinture moi !” C’est pas grave, ce n’est pas de peinture qu’on voulait parler.
Doux comme du velour
Celle-ci a le nez collé sur une gouache. Un paysage. Noir : “On dirait que c’est du collage… mais non. C’est ça qui me plaît le plus, ces effets de matière. Rien qu’à regarder c’est doux comme du velours.”
Impressions de paysages
C’est ce même paysage qui lui évoque une balade : “Oui oui, j’ai bien été là en kayak, je me rappelle parfaitement ces deux gros rochers. Quand je suis passé entre, c’était la même lumière”.  Lui, c’est la cale qu’il reconnaît : “Evidemment c’est la cale ronde… mais où est la femme ?”
Des têtes et des corps
Devant un pêcheur. Lui : “Bon, à vrai dire, ce n’est pas le genre de truc que je mettrais dans mon salon. Mais quand même ça m’interroge. Par exemple ces têtes toutes fines, sur ces corps presque abstraits, ça me fait bizarre. Surtout le pêcheur là-bas, au fond avec la tête à l’envers ! Quelle idée ! ”
Deux minutes plus tard, devant le pêcheur à la tête à l’envers. Moi : “Et toi, t’en penses quoi de cette tête à l’envers ?” Elle : “C’est fin et fragile. Le corps c’est la puissance : les bras sont énormes. Autour c’est tout noir, c’est massif. Et tout un coup cette petite tête. Comme perdue.”
Compliment
“Pour la première fois son travail me plaît vraiment. J’ai l’impression que c’est plus simple, et plus abouti à la fois. Ça ne ressemble à rien.” À rien d’autre s’entend… C’était un compliment.
Extêmes nuances
“Tout est dans l’extrême. C’est blanc, mais quand je regarde une autre fois c’est devenu bleu. Là c’est gris, mais non, c’est jaune. Et ce noir là, tant qu’on arrive pas au bord, sur ce petit trait, on n’a pas vu que c’était du gris…” Malice.
Rosebud
Il tournicote autour de la rose. Moi : “Tu vois quoi ?” Lui : “Citizen Kane”. Houlà ! “Ben oui, tu sais la boule de neige dans Citizen Kane ?” Moi : “Heu oui, mais non, je vois toujours pas, mais c’est pas grave !”  Il persiste : “Et bien, en mourant, Kane tenait cette boule et il prononçait le mot Rosebud. Et bien, ça m’évoque ça.”
Moi : “Vous trouvez pas que ce vin rouge a un goût de litchi ?”